Diego Suarez, septembre 2016
Brenda, Vice Présidente et co-fondatrice de Cœur et Conscience, nous raconte sa bouleversante rencontre avec Nana, sa petite filleule :
« Quand je suis rentrée dans la cour entre les cases en tôle, j’ai reconnu son petit visage d’enfant et son regard triste. Cette même expression qui avait attiré mon attention, lorsque j’avais vu sa photo, avant de devenir sa marraine. Et mon cœur s’est à nouveau serré. Cette petite fille de 5 ans a perdu sa mère alors qu’elle n’avait que quelques mois… J’ai à nouveau ressenti sa peine et sa solitude. Nana semblait si triste… Sa grand-mère s’est avancée vers moi avec un grand sourire. Je lui ai souri et l’ai embrassée et me suis tournée vers Nana qui s’approchait timidement.
Quand je me suis baissée pour la prendre dans mes bras, elle a accroché ses bras autour de mon cou, et s’est blottie contre moi en me serrant de toutes ses forces. Sa mère n’était plus là depuis longtemps, mais elle savait désormais qu’elle avait une marraine. En la serrant contre mon cœur et en la réconfortant, j’ai réalisé l’importance de la décision que j’avais prise en devenant marraine. En quelques secondes, lors de cette étreinte pleine d’émotion et d’affection, j’ai compris mieux que jamais toute l’importance du parrainage. Même si j’ai rencontré de nombreuses familles, et vu tant d’enfants se transformer. Même si je fais partie des personnes qui ont fondé Cœur et Conscience et que je travaille dans l’ONG depuis sa création. Quelques secondes m’ont fait prendre conscience avec plus d’intensité encore ce que j’avais observé et compris en 10 années d’engagement pour aider les enfants.
La force avec laquelle cette petite fille s’est serrée contre moi m’a rappelé la nécessité vitale que représente pour ces enfants déshérités et sans avenir le soutien de l’association. Et plus encore, ce que représente à leurs yeux un parrain ou une marraine : quelqu’un qui les aime, les considère, et croit en eux. Accompagnées de Saida, l’une des intervenantes sociales de notre association, et la première enfant parrainée par Cœur et Conscience, nous sommes entrées dans la case en tôle, sans fenêtres, sans électricité, sans eau courante. Un endroit insalubre, obscur, comme la plupart des habitats où vit la population malgache, et où Zaravita, sa grand-mère maternelle, élève avec amour Nana, comme sa propre fille. Je me suis assise sur un petit tabouret en bois, en prenant Nana sur mes genoux, sa petite tête blottie contre mon épaule, et j’ai demandé à Zaravita des nouvelles de sa santé et comment se passait sa vie pour élever sa petite fille. Ses yeux ont rougi. Elle était émue, et m’a raconté avec pudeur à quel point il était difficile de gagner sa vie dans le contexte actuel à Madagascar. Elle m’a remercié et m’a dit combien elle était reconnaissante de recevoir l’aide de l’association, et que Nana était très contente d’aller à l’école. Ma petite filleule m’a fièrement montré ses cahiers en me récitant les lettres de l’alphabet qu’elle avait apprises. Après avoir ouvert les cadeaux que je lui avais apportés – des vêtements, un cahier de coloriages, des