Rapport d’activité 2019

La lutte contre l’extrême pauvreté ne peut pas uniquement se résoudre par des moyens financiers. Très souvent, et c’est le cas à Madagascar, un certain nombre de comportements entretiennent ce cercle vicieux de la pauvreté. L’un des plus nuisibles est sans doute la déresponsabilisation d’une grande majorité de papas dans le cadre familial et particulièrement en ce qui concerne l’éducation des enfants.

Dans beaucoup de foyers, c’est la mère, une tante ou une grand-mère qui élève seule les enfants. Elles doivent assumer toutes les charges financières du foyer en plus de l’éducation des enfants tout en menant une activité professionnelle pour faire face à toutes les dépenses. A contrario, de nombreux pères se comportent en simples géniteurs et ont plusieurs enfants, dont ils ne s’occupent pas, dans différents foyers.

En 2011, nous avons décidé de sensibiliser une dizaine de papas sur les conséquences dévastatrices de cette déresponsabilisation. Nous leur avons expliqué les liens étroits entre ce comportement et la pauvreté. Nous avons aussi étudié avec eux la façon dont il était possible de changer ces attitudes en tenant compte des aspects culturels et économiques.

C’est ainsi que nous avons décidé d’entreprendre avec eux, un certain nombre d’actions dans le but de parvenir à un profond changement de mentalité. Avec une dizaine de papas, nous avons créé le Comité des Pères Responsables qui, quelques années plus tard, est devenu l’Assemblée des Pères Responsables et qui compte presque 400 membres cette année.

Nous avons choisi dans cet édito d’évoquer principalement cette action, car elle est de nature à révolutionner les mentalités et les comportements de nombreux pères bien au-delà des membres de notre association. Cette « révolution » des Pères Responsables pourrait devenir un facteur puissant pour lutter contre l’extrême pauvreté et donner de nouvelles perspectives d’avenir à une jeunesse qui pourrait se reconnaître dans les valeurs des Pères Responsables : Aimer, protéger, Éduquer.